Les Détectives existaient déjà dans l’Egypte des pharaons, et de la Rome ancienne. Le terme d’enquêteur n’est apparu en France qu’au XIIème siècle, originellement pour désigner les commissaires du roi chargés de surveiller l’administration des sénéchaux, des prévôts et des baillis. Il fallut attendre le XIXème siècle et plus précisément 1825, pour assister à la création de la première agence moderne de « Police Privée » (appellation ayant cours à l’époque), par l’ancien Préfet de police de Paris devenu Conseiller d’Etat, Guy DELAVAU (1788-1874).
Son agence, dénommée « Bureau de renseignements Universels dans l’intérêt du commerce et des familles », connut un tel succès que dès 1896, Jean-Marie GORON, illustre Chef de la Sûreté Générale, créa à son tour un cabinet privé, la première entreprise de ce genre qui parvint à acquérir une véritable dimension européenne.
Leur réputation n’allait pas tarder à franchir l’Atlantique et inspirer Allan PINKERTON, un révolutionnaire écossais, qui fonda une agence à Chicago (Illinois). Celle-ci rencontra également un immense succès, elle existe d’ailleurs encore de nos jours, compte plus de soixante-dix succursales (dont une en Chine !), emploie des dizaines de milliers de personnes et est considérée, aux U.S.A., comme l’ancêtre du fameux F.B.I.
Mais, c’est en 1833 que François Eugène VIDOCQ (1775-1857), d’abord au service du Préfet de police, Etienne PASQUIER, comme agent secret puis promu Chef de la brigade particulière de Sûreté de 1812 à 1832, fonda l’agence de Police Privée la plus renommée. Ce personnage hors du commun, surnommé « le Napoléon de la police », fut élevé au niveau de mythe littéraire et inspira notamment Victor HUGO, Eugène SUE, Alexandre DUMAS et surtout Honoré de BALZAC pour son héros : VAUTRIN.
En France, le début du XXème siècle, vit la création de multiples agences dirigées le plus souvent par des personnalités issues du monde judiciaire, les plus célèbres furent HARRIS et VILLIOD. Parallèlement, en provenance du Nouveau Monde, la dénomination « Détective », commençait à s’imposer. Plus tard, en 1980, une loi modifiant la réglementation de la profession, va consacrer l’appellation légale « d’Agent de Recherches ».
En Europe et plus spécialement dans notre pays, les Détectives-Agents de Recherches ont en règle générale, cherché à privilégier le caractère libéral et intellectuel de la profession, surtout en s’inspirant de l’esprit de l’oeuvre littéraire de l’auteur britannique, Sir Arthur Conan DOYLE, créateur du célèbre personnage « Sherlock HOLMES », héros dont les facultés de déduction et de synthèse sont bien connues ; mais également des « DUPIN », d’Edgar Allan POE, “LECOQ”, d’Emile GABORIAU, « CUFF », de Wilkie COLLINS, ou même “POIROT”, d’Agatha CHRISTIE.
A l’heure actuelle, la sagacité, les capacités intellectuelles, le sens de la psychologie, la pugnacité, l’intégrité et l’incorruptibilité sont toujours les qualités de bases essentielles du métier ; mais les professionnels ont su s’adapter aux nouvelles donnes et à l’évolution du marché, d’abord en ayant une formation juridique de plus en plus poussée, ensuite en maîtrisant parfaitement les techniques d’investigations modernes, mais aussi en se spécialisant dans des matières aussi diverses et variées que la criminalistique, l’électronique, la gestion ou l’informatique...